À l’issue de la réunion du Conseil supérieur de la Magistrature tenue ce jeudi 26 juin 2025 au Palais de la République, des décisions importantes ont été prises, traduisant une volonté affirmée de redynamisation de l’appareil judiciaire sénégalais. Le document issu de cette rencontre témoigne d’une réorganisation profonde, touchant tant les juridictions suprêmes que les ressorts régionaux, l’administration centrale, les pôles spécialisés et les nouvelles générations de magistrats.
Effectif Cour suprême renforcé
La Cour suprême voit ainsi son effectif renforcé par le retour de Madame Henriette Diop Tall, précédemment en détachement à l’ARCOP, nommée désormais Conseillère. Deux autres magistrats, Messieurs Mamadou Seck Diouf et El Hadji Birame Faye, sont promus Conseillers délégués. Ce dernier accède en outre à la hors hiérarchie, marquant une reconnaissance de son expérience et de son mérite.
Dans l’administration centrale du ministère de la Justice, plusieurs figures de premier plan, tels que les anciens présidents de chambre Oumar Sall et Khokhane Sène, rejoignent les services centraux. Ce redéploiement de profils chevronnés illustre un souci d’efficacité dans la gestion des affaires judiciaires et administratives.
Profonde réorganisation à la Cour d’Appel
La Cour d’Appel de Dakar connaît quant à elle une profonde réorganisation. Plusieurs nominations y ont été effectuées, notamment à la présidence de chambre, avec des figures comme Aminata Fall Cissé, de retour du ministère des Affaires étrangères, ou encore Massaer Sarr et Aissatou Diouf Samb. Le pôle judiciaire financier, chargé de la lutte contre les infractions économiques, est lui aussi renforcé avec des nominations ciblées tant au niveau de la chambre d’accusation que parmi les juges d’instruction. Une orientation claire se dégage : consolider les mécanismes de répression des crimes financiers et renforcer la compétence des magistrats spécialisés dans ce domaine.
Renforcement du Pool Judiciaire Financier
Le Conseil supérieur de la Magistrature a procédé au renforcement stratégique du Pool Judiciaire Financier, avec la nomination de quatre magistrats à des postes clés. Des juges d’instruction, des membres de la Chambre d’accusation financière et des substituts du procureur viennent consolider ce dispositif dédié à la répression des crimes économiques. Cette décision marque une étape décisive dans la volonté des autorités judiciaires de renforcer la lutte contre la délinquance financière, dans un contexte où la transparence et la bonne gouvernance sont plus que jamais prioritaires.
Juridictions régionales en mouvement
D’autres juridictions régionales bénéficient de ce mouvement. À Ziguinchor, le magistrat Serigne Modou Diakhaté est nommé Premier Président de la Cour d’Appel. À Thiès, Kaolack, Saint-Louis ou encore Tivaouane, les présidents de tribunaux et substituts du procureur sont renouvelés ou promus. Ces nominations traduisent une volonté de renforcer la présence judiciaire de l’État dans les territoires, avec des profils expérimentés.
Plusieurs détachements
Le document acte également plusieurs détachements stratégiques. Des magistrats sont appelés à servir dans d’autres institutions de l’État comme l’Agence judiciaire de l’État, la Présidence de la République ou encore à l’international, à l’image de Mamadou Racine Ly maintenu à la Cour pénale internationale. Deux autres magistrats sont mis en position de disponibilité pour exercer des fonctions d’expert auprès d’organismes internationaux.
Intégration des jeunes magistrats
En dernière analyse, ce mouvement est aussi l’occasion d’intégrer les jeunes générations dans le corps judiciaire. La titularisation de 47 juges suppléants issus des promotions 2022 et 2023, ainsi que la nomination de 33 juges suppléants de la promotion 2024, marquent un tournant dans le renouvellement des effectifs. Ces jeunes magistrats seront répartis dans l’ensemble des ressorts des Cours d’Appel, du nord au sud du pays.
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