Les Nations unies ont lancé une alerte ce lundi concernant la dégradation de la situation humanitaire à El-Fasher, capitale du Darfour-Nord au Soudan. Selon Denise Brown, coordinatrice résidente et humanitaire de l’ONU dans le pays, la ville fait face à une « crise humanitaire effroyable », où les civils sont confrontés à de graves dangers.
Lors d’un point de presse en ligne rapporté par l’agence Anadolu, Denise Brown a détaillé les périls encourus par les populations qui tentent de fuir les combats. « Nous savons que les civils qui fuient El-Fasher sont souvent retenus contre des rançons le long de la route, dont certaines portions sont contrôlées par des milices », a-t-elle déclaré. Elle a ajouté que les personnes déplacées, adultes comme enfants, souffrent de déshydratation, de malnutrition et de traumatismes profonds.
La situation est aggravée par le siège de la ville qui dure depuis plus de 500 jours, empêchant l’acheminement de l’aide vitale. Selon nos informations, 42 camions chargés de nourriture, de médicaments et d’abris sont bloqués depuis juillet. Pour la responsable onusienne, « le blocage de l’aide militaire et alimentaire équivaut à utiliser la famine comme une arme de guerre ». Le conflit, qui a débuté en avril 2023, oppose principalement l’armée soudanaise aux Forces de soutien rapide (FSR).
Face à l’intensification des affrontements, l’ONU a renouvelé son appel aux FSR pour garantir un passage sécurisé aux civils. « Nous avons besoin de ces garanties de passage sécurisé », a insisté Mme Brown. El-Fasher est un centre névralgique pour les opérations humanitaires dans la région du Darfour. Le bilan humain est déjà lourd, avec plus de 128 travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre.
Entre 120 000 et 400 000 personnes seraient encore piégées à El-Fasher, tandis qu’environ 600 000 déplacés ont trouvé refuge à Tawila. Cet appel s’inscrit dans un contexte où le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déjà exhorté la communauté internationale à faire cesser les ingérences extérieures qui alimentent le conflit. « Une solution pacifique doit absolument être trouvée », a conclu Denise Brown, soulignant que la réponse humanitaire seule ne peut résoudre la crise.
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