La gastronomie sénégalaise, bien plus que le simple « thiébou diène », se trouve à un carrefour crucial entre tradition et modernité. Des plats régionaux aux secrets de cuisson ancestraux, la cuisine du Sénégal est un véritable patrimoine culturel menacé par la standardisation et le manque de reconnaissance.
Une cuisine riche et diversifiée, bien au-delà du « thiébou diène »
Du « lakh » au « caldou » en passant par le « bassi salté », la diversité culinaire du Sénégal est immense. Chaque région, chaque ethnie possède ses propres spécialités, transmises de génération en génération. Malheureusement, cette richesse est souvent réduite à l’emblématique « thiébou diène », riz au poisson originaire de Saint-Louis, occultant ainsi la variété des saveurs et des traditions culinaires du pays.
L’uniformisation urbaine : une menace pour les identités culinaires
Dans les villes, le rythme de vie effréné et l’adoption de modes de consommation plus rapides ont conduit à une simplification des plats traditionnels. L’utilisation de produits importés et de cubes d’assaisonnement a pour conséquence une perte des saveurs authentiques et une uniformisation des goûts. Certaines recettes, comme le « wassa wassa » ou le « ngomi », risquent même de disparaître, faute de transmission aux jeunes générations.
Entre authenticité et modernité : un dilemme pour la cuisine sénégalaise
La cuisine sénégalaise est confrontée à un défi majeur : comment s’adapter à la modernité sans perdre son identité ? Les jeunes générations, moins familiarisées avec les techniques culinaires traditionnelles, se tournent souvent vers des modèles importés, privilégiant la rapidité à l’authenticité. Si la réinterprétation contemporaine des plats sénégalais est une tendance positive, elle soulève la question de la préservation de l’essence même de ces recettes.
Manque de stratégie nationale et leviers d’action
Contrairement à d’autres pays, le Sénégal manque d’une stratégie nationale pour valoriser son patrimoine culinaire. Le manque d’écoles de cuisine axées sur les techniques locales, la fragilité des filières agroalimentaires et le manque de documentation sur les recettes traditionnelles sont autant de freins au développement de ce secteur. Cependant, des initiatives prometteuses émergent, notamment grâce à la diaspora sénégalaise et aux réseaux sociaux, qui contribuent à la diffusion et à la réinvention de la cuisine nationale. « Ku la lekk, mooy ku la wóolu » – celui qui mange ta cuisine, finit par t’accepter, dit un proverbe wolof. La gastronomie sénégalaise est un véritable atout culturel et économique pour le pays, qu’il est essentiel de préserver et de promouvoir. Selon Sud Quotidien.
Le décès du Chef Diouf en 2025 a marqué la perte d’une figure emblématique de la cuisine sénégalaise.
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