Le Conseil de l’Ordre des Avocats du Sénégal a publiquement exprimé son indignation suite à un incident survenu à la brigade de gendarmerie de Ouakam. Dans un communiqué daté du 30 octobre 2025, l’organisation dénonce ce qu’elle considère comme une entrave à l’exercice de la profession d’avocat, impliquant son membre, Me El Hadji Amadou Sall.
Selon nos informations, les faits se sont déroulés dans la nuit du 28 au 29 octobre. Me El Hadji Amadou Sall s’était rendu dans les locaux de la gendarmerie pour assister un client qui venait d’être interpellé. Sur place, l’accès à son client lui aurait été refusé par les gendarmes présents. De plus, il lui aurait été exigé de se soumettre à un test d’alcoolémie comme condition préalable pour rencontrer la personne qu’il venait défendre.
Dans sa communication, signée par le bâtonnier par intérim Me Mbaye Sène, le Conseil de l’Ordre qualifie cet acte d’« atteinte grave et intolérable à la dignité de l’avocat, aux droits de la défense et, plus généralement, à la loi et à l’État de droit », comme le rapporte Emedia. Le Barreau rappelle que le droit à la défense est un principe absolu garanti à toutes les étapes de la procédure par l’article 9 de la Constitution sénégalaise.
L’Ordre des Avocats s’appuie également sur le Règlement n°05/CM/UEMOA, qui autorise les avocats à assister leurs clients dès leur interpellation, que ce soit dans les locaux de la police ou de la gendarmerie, sans qu’une lettre de constitution ne soit nécessaire. Le communiqué mentionne d’autres violations récentes, telles que la convocation d’avocats par la Division des Investigations Criminelles (DIC), une pratique jugée contraire à l’article 6 du même règlement. Face à cette situation, le Conseil de l’Ordre a appelé les pouvoirs publics à mettre fin à ces entraves et à assurer le respect des garanties fondamentales de la profession.
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