Dans un note parvenue à Senegal7, le président de Agir Les Leaders a dénoncé les arrestations des journalistes Maïmouna Ndour Faye et Babacar Fall pour avoir interviewé leur confrère Madiambal Diagne. Thierno Bocoum rappelle que le premier ministre actuel, alors fugitif pour échapper à une procédure judiciaire, n’avait pas été privé de micro.
Texte in extensoÂ
« Le journaliste et le technicien des médias ont le devoir de rechercher la vérité, en raison du droit qu’a le public de la connaître, quelles qu’en puissent être les conséquences pour eux-mêmes. »
(Art 11 al 2 du Code de la presse sénégalais)
Maimouna Ndour Faye et Babacar Fall ont exercé ce devoir avec rigueur et courage. Ce sont des journalistes qui se sont tenus dans la fidélité à la mission que leur confie la République. Celle d’informer, de questionner et d’éclairer la société.
Face à eux, se dressent désormais des apprentis dictateurs qui croient pouvoir camoufler leur incompétence derrière les méthodes d’intimidation, d’arrestations arbitraires et de censure.
Aucune démocratie ne s’accommode d’un pouvoir qui redoute la lumière.
La liberté de la presse, garantie par l’article 8 de la Constitution sénégalaise, s’impose à tous y compris aux détenteurs d’un pouvoir provisoire ou d’un égo hypertrophié.
Aucun caprice, aucun réflexe autoritaire, aucune nervosité de cabinet ne saurait primer sur une liberté placée au cœur de notre ordre constitutionnel.
Sur le plan juridique, il convient de rappeler que le mandat d’arrêt international est un acte de procédure visant à assurer la comparution d’un inculpé devant la justice.
Il ne suspend ni les droits fondamentaux de la personne visée, ni sa liberté d’expression, ni son droit à communiquer sa version des faits.
Le journaliste qui recueille cette parole n’enfreint aucune loi. Il exerce la mission que lui reconnaît la Constitution et le Code de la presse, dans le strict respect du droit du public à l’information.
Le Premier ministre actuel, alors fugitif pour échapper à une procédure judiciaire, n’avait pas été privé de micro.
Les journalistes qui l’avaient interrogé alors qu’il s’était retranché derrière une barricade n’avaient été ni convoqués ni inquiétés.
La République n’avait pas envoyé la gendarmerie dans les studios.
Ce précédent, aujourd’hui renié, témoigne du recul inquiétant de l’État de droit.
La presse n’est pas un instrument du pouvoir, elle en est le contrepoids.
Empêcher un journaliste d’interroger un inculpé, c’est confondre la justice et la propagande et basculer de la République à la répression.
Nous exigeons la libération immédiate et inconditionnelle de Maimouna Ndour Faye et de Babacar Fall.
Birama Thior – Senegal7Â
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