Dans une tribune publiée par nos confrères de Sud Quotidien, Samba Niebe Ba se penche sur l’impact de la digitalisation dans le secteur de l’éducation. Il y examine les limites de l’enseignement virtuel face à la nécessité d’une construction solide du savoir, soulignant que si le numérique offre un accès sans précédent à l’information, il ne saurait remplacer l’interaction humaine, essentielle à l’apprentissage.
Selon Samba Niebe Ba, l’abondance de ressources en ligne, bien que démocratisant l’accès à la connaissance, comporte le risque de transformer l’apprenant en un « simple consommateur d’informations ». Il estime que la facilité d’accès via les moteurs de recherche et les plateformes numériques peut conduire à un savoir « fragmenté » et « décontextualisé ». Pour l’auteur, « lire, visionner, cliquer ne suffisent pas à comprendre », car la vitesse encouragée par le numérique se fait souvent au détriment de la profondeur et de la réflexion critique.
L’un des arguments centraux de sa réflexion est que « apprendre est un acte humain ». Samba Niebe Ba met en exergue l’importance de la relation entre l’enseignant et l’élève, une dynamique faite « d’écoute, de regard, de reformulations, d’encouragements » qui, selon lui, ne peut être fidèlement reproduite à travers un écran. Il pointe les limites des visioconférences et des forums où les échanges sont souvent « rares » et les « émotions filtrées ». Cette situation peut mener à l’isolement de l’apprenant, le privant du sens collectif de l’apprentissage. Cette vision de la centralité de l’enseignant intervient dans un contexte où, pour la rentrée 2025-2026, les autorités ont annoncé l’affectation de près de 5 000 nouveaux enseignants pour renforcer les effectifs dans les établissements du pays.
L’auteur alerte également sur ce qu’il perçoit comme une « impression trompeuse de maîtrise » que procure la profusion d’informations en ligne. Sans un accompagnement pédagogique adéquat, l’élève navigue « dans un océan de données sans boussole ». Il met en garde contre les effets de la distraction et la mise à l’épreuve de la mémoire et de la concentration. Samba Niebe Ba évoque le rôle des algorithmes qui « sélectionnent ce que nous voyons et pensons », avec le risque d’enfermer l’individu dans « une bulle d’informations qui conforte nos certitudes ».
En conclusion de sa tribune, Samba Niebe Ba ne prône pas un rejet du numérique, mais appelle à le « dompter » pour l’intégrer dans une « pédagogie équilibrée ». Il suggère que le numérique doit être un outil pour « compléter, et non remplacer, l’expérience humaine ». La solution résiderait, selon lui, dans le développement d’une « littératie numérique critique » permettant de vérifier et croiser les informations. Il conclut en affirmant que « le virtuel ouvre des horizons, mais il ne remplace pas la profondeur du réel », insistant sur le fait que l’humain doit rester au cœur du processus d’apprentissage.
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