Le ravinement prend des proportions alarmantes à Ziguinchor, menaçant quartiers, routes et habitations. Les fortes pluies, l’urbanisation anarchique et la fragilité des sols aggravent le phénomène. Des habitants témoignent de la dégradation progressive de leur environnement, avec des routes transformées en tranchées et des maisons fissurées.
À Lydiane, Boucotte et Kandialang, les rues sont régulièrement submergées par les eaux de pluie, emportant la terre et fragilisant les fondations des maisons. Aliou Dieme, un habitant de Lydiane, déplore la perte de terrain chaque année et s’inquiète pour la stabilité de sa maison. L’absence de canalisations, la déforestation et l’urbanisation galopante contribuent à l’aggravation du problème.
Les autorités locales reconnaissent l’ampleur du phénomène, mais les moyens financiers manquent pour mettre en œuvre des solutions durables. Les tentatives de reboisement, de canalisation des eaux pluviales et de sensibilisation restent insuffisantes face à l’érosion. Le ministre Cheikh Tidiane Dièye s’est rendu à Ziguinchor le 14 septembre 2025 pour constater l’état d’avancement des travaux d’assainissement. Il a notamment visité le chantier du canal Alwar – Kadialan – Djibok et a demandé un plan de reprise pour la station d’épuration.
L’environnementaliste Abdou Sané estime que le ravinement est plus préoccupant que les inondations, pointant du doigt les conséquences néfastes sur les habitations et les infrastructures. Il cite notamment la route de Lyndiane et le quartier Alwar comme zones particulièrement touchées. Une autre autorité locale confirme l’identification des zones à risque et la mise en place de projets pilotes, mais souligne le besoin d’investissements conséquents pour une protection durable de la population.
Les conséquences du ravinement sont multiples : pertes de terrains agricoles, destructions d’infrastructures, insécurité des habitations et parfois même des pertes humaines. Le décès récent d’un enfant de cinq ans, emporté par les eaux de pluie dans un ravin du quartier Djibock, illustre la gravité de la situation. Avec les changements climatiques et l’intensification des épisodes pluvieux, le risque d’inhabitabilité de certaines zones à Ziguinchor devient de plus en plus réel, selon Sud Quotidien.
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