La plateforme nationale des femmes musulmanes « Ndeyi Askan Wi » (NAW) a vivement réagi aux propos tenus lors d’un atelier sur les droits humains et les réformes législatives qui s’est déroulé à Saly du 11 au 13 juin 2025. Lors d’une conférence de presse ce vendredi à l’Institut Islamique de Dakar, la plateforme a exprimé son attachement à la foi musulmane et à la souveraineté culturelle du pays.

Dr Marième Mbacké, membre de la cellule de communication de NAW, a critiqué Pr Amsatou Sow Sidibé, présidente de la Commission nationale des droits humains, la qualifiant de « prêtresse en chef ». Selon NAW, Pr Sidibé défendrait une vision idéologique soutenue par des agendas étrangers, notamment l’Agenda de Maputo, jugé « délirant » par la plateforme. S’adressant à Pr Sidibé, Dr Mbacké a déclaré : « Depuis 1972, votre combat n’a jamais prospéré et ce n’est pas un hasard ».

La plateforme s’oppose à toute réforme du Code de la famille qui ne respecterait pas les fondements religieux et conteste le caractère consensuel de ce code. Elle affirme que les leaders religieux de l’époque s’y étaient fermement opposés. Dr Mbacké a ajouté : « les traités déguisés en boubous sénégalais, signés en catimini, ne prospéreront plus ». Elle dénonce ainsi des normes juridiques et sociales perçues comme imposées de l’extérieur et pointe du doigt « l’odeur nauséabonde des financements occultes ».

NAW magnifie la mère sénégalaise, la considérant comme « pilier de la famille, garante de la mémoire, source de bénédiction ». Dr Mbacké a évoqué le « djaak nangul », rite qui célèbre la femme mère. Pour elle, aucune réforme ne doit ignorer cette centralité culturelle et religieuse.

Me Abdoulaye Tall, président de la Commission des lois de l’Assemblée nationale et porte-parole du PASTEF, a également été critiqué par NAW pour son discours jugé contradictoire avec les engagements de Bassirou Diomaye Faye, président de son parti, qui prône une rupture avec les « normes civilisationnelles unilatérales ». « Vous êtes tenus d’écouter le peuple, pas de faire dans la partisannerie », a déclaré la plateforme. Elle estime que la modernité ne doit pas signifier une rupture avec les préceptes religieux et affirme : « Il n’y a pas d’exigence de modernité qui puisse rendre obsolète la volonté de Dieu ». NAW considère que certaines dispositions islamiques du Code de la famille sont menacées par un « relativisme culturel importé ».

« Le peuple sénégalais, profondément ancré dans sa foi, n’acceptera jamais de compromis sur son identité », affirme Ndeyi Askan Wi. La plateforme se dit déterminée à s’opposer à toute réforme portant atteinte aux fondements religieux, familiaux et sociaux du pays et appelle les autorités à tenir compte de la voix du peuple croyant. « Dans une dynamique de rupture, des réformes ne peuvent absolument pas manquer touchant nos codes, nos lois, notre constitution. Au nom d’Allah SWT, au nom du peuple sénégalais croyant et singulièrement des 97% de musulmans d’entre eux, au nom de la famille, de la femme et de l’enfant, nous sommes prêtes à engager le combat pour que cette rupture ne se fasse à l’encontre des intérêts de notre peuple et de son système de valeurs », a conclu Dr Mbacké.

Un atelier sur les « Droits humains et réformes législatives » s’est tenu la semaine précédente, en collaboration avec la Commission nationale des Droits de l’Homme. Des représentants de l’Exécutif, d’organisations de la société civile, des agences des Nations unies, des acteurs religieux et des universitaires y ont participé.

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