Un collectif d’associations de la communauté pulaar a engagé des poursuites judiciaires contre Ngoné Saliou Diop. Représenté par l’avocat Me Abou Alassane Diallo, le collectif l’accuse de diffamation, d’injures et d’incitation à la haine suite à des propos tenus le 30 septembre 2025 sur la plateforme numérique « Sans Limites ».
Selon les informations rapportées par Emedia, la plainte a été déposée auprès du Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Dakar. Il est reproché à Ngoné Saliou Diop d’avoir affirmé en langue wolof que des membres de la communauté pulaar, en particulier les « Diawando », ne connaissaient pas l’hospitalité et seraient inaptes à exercer des fonctions étatiques. Le Collectif pour la Défense de la Cohésion Nationale, qui regroupe ARP Tabital Pulaagu Senegaal, Kisal Deeyirde Pulaagu et le Mouvement des Élèves et Étudiants Foulbés (MEEF), qualifie ces déclarations d’« une extrême gravité ».
Les plaignants estiment que ces propos constituent une « incitation à la haine » et une « menace à la paix sociale », portant atteinte à l’honneur et à la dignité de la communauté. La procédure s’appuie sur plusieurs articles du Code pénal sénégalais, notamment les articles 248, 258, 261, 262 et 431-43, ainsi que sur l’article 5 de la Constitution qui proscrit toute discrimination ethnique. Une clé USB contenant l’enregistrement des propos a été jointe au dossier.
Selon nos informations, cette affaire s’inscrit dans un contexte où Ngoné Saliou Diop est déjà visée par d’autres actions en justice. En effet, la famille de l’ancien président Macky Sall a également déposé une plainte contre elle pour des propos jugés « dangereux pour la cohésion sociale ». L’incident a par ailleurs relancé le débat sur la responsabilité des médias. Dans une tribune, le journaliste Adama Sow a souligné que « ce n’est pas seulement un incident de plus : c’est le signe d’un malaise plus profond ». Il a ajouté qu’« une antenne, ce n’est pas un micro ouvert au hasard, c’est un espace public, une caisse de résonance nationale ».
Lire l’article original ici.
