L’Organisation des Nations Unies a fait état, ce jeudi, du déplacement de plus de 417 000 personnes du nord de la bande de Gaza depuis la mi-août. Selon l’agence Anadolu, l’ONU alerte sur les conditions de vie dangereuses et précaires dans le sud de l’enclave, où les forces israéliennes avaient pourtant enjoint les civils à se réfugier.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a fourni des chiffres précis sur ces mouvements de population. « Rien qu’en 10 heures hier, les partenaires qui suivent les mouvements de population ont compté 6 700 personnes fuyant du nord vers le sud », a indiqué l’organisme. Selon nos informations, entre samedi et mardi, environ 127 000 personnes sont arrivées dans près de 360 sites de déplacement surveillés à Deir al-Balah et Khan Younès, portant le nombre total de personnes accueillies dans ces lieux à plus d’un demi-million.
La situation dans le sud est particulièrement préoccupante. L’agence onusienne a reçu des rapports faisant état de « frappes intenses ces derniers jours dans certaines zones de Deir al-Balah ». Des tentes, des habitations et un marché ont été touchés. Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU a souligné que de nombreuses victimes semblaient être des civils. Les familles s’entassent dans des abris surpeuplés ou des tentes de fortune, beaucoup dormant à l’extérieur, confrontées à des conditions sanitaires déplorables et à un risque élevé de séparation familiale.
Cette crise humanitaire s’inscrit dans un contexte de blocus renforcé par Israël sur l’enclave palestinienne. Selon nos sources, la fermeture des points de passage a considérablement compliqué l’acheminement de l’aide. Par le passé, des initiatives visant à briser ce blocus, comme l’envoi de flottilles humanitaires, ont été interceptées par les autorités israéliennes.
Le chef des secours humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher, a déclaré sur le réseau social X que « les combats se poursuivent dans la ville de Gaza. L’accès au nord est difficile ». Il a ajouté que de nombreux acteurs humanitaires sont contraints de suspendre leurs opérations, tout en rappelant que « l’émission d’ordres de déplacement n’exonère pas les parties au conflit de leurs responsabilités : de nombreux civils restent sur place et doivent être protégés ».
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