Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, a appelé à une réforme des pratiques culturelles liées au Kankourang, afin de mettre fin aux violences qui entachent souvent ses manifestations. Selon le directeur d’Amnesty Sénégal, il est essentiel de préserver le caractère symbolique de cette tradition mandingue, tout en bannissant les actes violents qui l’accompagnent parfois.
Le Kankourang, reconnu par l’UNESCO comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité, est censé incarner la protection, l’initiation et le respect des valeurs. Cependant, chaque année, des cas de passages à tabac, d’agressions et de menaces sont rapportés, notamment en Casamance et à Kaolack. Ces actes, souvent perpétrés en toute impunité, ternissent l’image de cette tradition et touchent aussi bien des jeunes que des personnes extérieures à la communauté mandingue. Des incidents graves ont même conduit à l’interdiction des manifestations du Kankourang dans certaines régions.
Pour Seydi Gassama, il ne s’agit pas de remettre en cause l’existence du Kankourang, qui fait partie intégrante de la culture mandingue. Il propose plutôt des réformes concrètes, comme le remplacement des machettes en acier par des machettes en plastique. Cette mesure symbolique permettrait de réduire les risques et la peur liés à la présence du Kankourang dans l’espace public. Le directeur d’Amnesty International Sénégal insiste sur la nécessité d’adapter cette tradition à l’époque actuelle, où les droits humains et la sécurité publique sont primordiaux. L’appel est lancé aux autorités coutumières et religieuses mandingues, ainsi qu’aux pouvoirs publics, pour engager une réflexion sur la modernisation pacifique des traditions.
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